Covid-19 et grippe : la HAS précise les conditions d’une co-administration des vaccins

source ⊕ has-sante.fr

Alors que la vaccination contre la Covid-19 se poursuit, la campagne de vaccination contre la grippe débute le 26 octobre prochain. Les publics ciblés prioritairement par cette campagne annuelle se rapprochent des publics pour lesquels la HAS a recommandé l’administration d’une dose de rappel contre la Covid-19 dans son avis du 23 août dernier.

Dans cet avis, la HAS s’était positionné également sur la question de la concomitance de ces deux vaccins. Elle confirme aujourd’hui sa position, tout en apportant des précisions, notamment sur l’absence de délai à respecter lorsque les deux vaccins ne sont pas administrés le même jour.

L’épidémie de Covid-19 se propage de manière moins active en France mais le variant Delta y est dominant tandis que l’efficacité vaccinale diminue avec le temps. Ces éléments justifient notamment l’administration d’une dose de rappel pour les personnes à risques de développer une forme sévère de la maladie.

Parallèlement, l’arrivée prochaine de l’épidémie de grippe saisonnière sur le territoire est également à anticiper. Or la majeure partie des publics prioritaires ciblés par la campagne de vaccination antigrippale qui débute le 26 octobre est également concernée par l’administration d’une dose de rappel contre la Covid-19.

Pour ces personnes, ces deux vaccinations sont essentielles pour éviter des formes sévères de la grippe ou de la Covid-19. Pour que l’articulation de ces deux campagnes de vaccination qui vont se chevaucher soit la plus efficace possible, la HAS publie ce jour un avis complémentaire à celui rendu le 23 août dernier afin de répondre aux questions qui subsistent.

Vacciner contre la grippe et la Covid-19 lors du même rendez-vous : un choix sûr lorsqu’il est possible

Dans son avis du 23 août, la HAS avait proposé la co-administration des vaccins contre la grippe et contre la Covid-19. Aujourd’hui, la HAS confirme qu’elle ne comporte aucun danger. Le risque potentiel serait celui d’une diminution de la réponse immunitaire sur l’un ou l’autre des vaccins, mais les résultats récents d’un essai rapportés par le Joint Committee on Vaccination and Immunisation sont rassurants sur ce point. La HAS rappelle également que cette co-administration est une solution pertinente pour optimiser la couverture vaccinale contre ces deux épidémies.

Sur la base de ces éléments, la HAS rappelle que la réalisation concomitante des vaccins contre la grippe et la Covid-19 est possible afin d’éviter tout délai dans l’administration de l’une ou l’autre de ces injections. Concrètement, les deux injections peuvent être pratiquées le même jour, mais sur deux sites de vaccination distincts – un vaccin dans chaque bras.

Pour les personnes qui ne pourraient pas recevoir la dose de rappel contre la Covid-19 (ou d’ailleurs une première ou une seconde dose de ce vaccin) et l’injection antigrippale simultanément, la HAS précise qu’il n’y a pas de délai à respecter entre les deux vaccinations. Cette règle s’applique par ailleurs à toute association entre les vaccins contre la Covid-19 et les autres vaccins du calendrier vaccinal.

Pour rappel, la HAS recommande l’administration de la dose de rappel pour les publics concernés après un délai d’au moins 6 mois après avoir complété la vaccination contre la Covid-19.  En ce qui concerne les personnes vaccinées avec une dose du vaccin Janssen, la HAS recommande qu’une dose de rappel avec un vaccin à ARNm (Comirnaty® ou Spikevax®) leur soit proposée 4 semaines après l’injection. 

A l’occasion de cette recommandation, la HAS réaffirme que la priorité actuelle est d’une part l’augmentation de la primovaccination contre la Covid-19 de la population, et notamment des personnes de plus de 80 ans qui n’étaient que 83% à être complètement vaccinées au 23 septembre 2021, et d’autre part l’obtention d’une couverture vaccinale contre la grippe la plus élevée possible chez les sujets à risque.

Les conclusions de la HAS sont établies sur la base des connaissances scientifiques actuelles et dans le contexte épidémiologique français. Elles seront donc nécessairement réexaminées à la lumière des nouvelles données à venir.