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Question à l’un de nos parrains de l’association sur sa gestion au quotidien de sa maladie.

François LAMIRAUD, coureur cycliste français, consultant sportif - Marseille, parrain de notre association.  
#ChallengeHeure

François LAMIRAUD est notre parrain sportif depuis les premières heures de notre association. Son activité est très dense auprès de la Fédération Française de Cyclisme et ses reportages sur Eurosport TV. Il a pris un peu de temps pour partager son quotidien, merci à lui …

Comment gérez-vous vos douleurs, votre traitement et votre préparation de sportif de haut niveau au quotidien ?

Mes douleurs sont plutôt bien contrôlées grâce au traitement(bio-thérapie) prescrit par mon rhumatologue. Je ne suis plus sportif de haut niveau, je suis retraité de ma première vie. Je suis depuis janvier dernier conseiller technique sportif pour la fédération de cyclisme. Je pratique toujours un peu le sport, que j’adapte en fonction de ma fatigue et mes douleurs. Je pratique beaucoup d’étirements pour garder une bonne souplesse, me relaxer et garder la conscience de chaque muscle de mon corps.

Votre plan d’entrainement et de compétition est-il lié à celui de vos examens / traitements ?

Lorsque j’étais sportif, mon planning sportif et mes rythmes de vie tenaient compte de mes examens et de mes soins. Ils faisaient partie intégrante de ma préparation. Étant plus fragile à cause du traitement, je faisais surtout en sorte de ne pas tomber malade en période hivernale, en étant vigilant de ne pas pratiquer en extérieur quand il faisait trop humide et froid. En pleine saison, pas le choix, le cyclisme de compétition se pratique qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige !

Comment distinguez-vous les douleurs liées à la spondy, qui nécessitent un suivi médicale, et celles liées à vos activités sportives (courbatures, blessures …) ?

Je distingue clairement les différents signaux car j’ai appris à bien connaître mon corps et à maîtriser les impacts de l’entraînement. L’entraînement de haut niveau consiste à « brusquer » ou à « surprendre » l’organisme afin de déclencher des adaptations physiologiques nécessaires à la progression. Ce n’est pas forcément excellent pour la santé, surtout lorsque l’on souffre d’une maladie chronique inflammatoire. Mais je pense que le plaisir que m’a procuré le sport de haut niveau m’a permis de m’épanouir dans la vie. J’ai aussi bien géré les moments de récupération pour ménager mon organisme.

Avez-vous une préparation mentale particulière pour vous motiver ou pour continuer d’avancer lors des pics de douleurs ?

Si oui, considérez-vous que la maladie a pu vous apporter une motivation supplémentaire sous la forme d’un combat quotidien contre votre corps ?

J’ai parfois fait appel à des spécialistes, notamment lorsque j’ai traversé des moments de doute, que rencontrent d’ailleurs tous les sportifs. Je pense effectivement, qu’inconsciemment, j’ai voulu lutter contre quelque chose, me battre contre les effets de la maladie, prouver qu’elle ne gagnera pas sur moi. Mais je ne me suis jamais considéré comme malade. Je souffrais probablement bien plus que mes concurrents, mais je devais faire avec ces douleurs si je voulais atteindre mes objectifs.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes atteintes de spondy, sportive ou non ?

De consulter son rhumatologue pour cibler le bon traitement, d’essayer de travailler la mobilité et de se faire confiance. Cette maladie est très handicapante, nous devons vivre avec, mais il faut essayer de s’en faire une alliée, pas une ennemie….

avec François LAMIRAUD